jeudi, avril 17, 2008

L'ordre de Jacques-Cartier (la Patente)

Cet article a été écrit par J-Z Léon Patenaude qui fut initié en 1963 au Grand Orient de France à Paris et qui fonda plus tard la loge Montcalm. Cette loge Montcalm était la filliale locale du GODF. Patenaude fut aussi un membre fondateur du mouvement laïque québécois et de la ligue des droits et libertés. Le Grand Orient de France a t-il pris le relais de la Patente? On serait porté de le croire quand on regarde les politiques laïcistes et suicidaires de l'oligarchie québécoise actuelle...

Le Devoir
Samedi, 25 mars 1989

"La Patente" et la justice sociale

J.-Z.-LÉON PATENAUDE

MA PARTICIPATION se limite à deux aspects qui n'ont jamais été évoqués de la vie active de Laurendeau. Ayant connu au début des années 40 le jeune leader nationaliste au temps de mes activités chez les Jeunes Laurentiens, à L'ACJC, à la Ligue pourla défense du Canada et lors du bloc populaire, on m'a invité à traiter de deux aspects peu connus sur les engagements de l'homme dans certaines activités et de ses préoccupations dont quelques-uns se souviennent encore.

Une société discrète
L'Ordre des commandeurs de Jacques Cartier ("La Patente") a été fondé à Ottawa, en 1926, par le curé Barrette et un groupe de fonctionnaires fédéraux, dans le but de promouvoir la défense des intérêts des Canadiens français dans la fonction publique fédérale. Le secrétaire fondateur et premier permanent était un franc-maçon. L'OCJC sera une société discrète au service de la collectivité nationale et se développera rapidement, en particulier au Québec, de 1939 à 1945. " La Patente" groupera les élites, les leaders et les chefs de file de la francophonie.
Les membres venaient de tous les milieux et de toutes les classes de la société canadienne-française, plusieurs appartenaient à des partis politiques comme l'Union nationale, le Bloc populaire, le Crédit social ou à l'Action libérale nationale. L'Ordre était d'une neutralité politique absolue, et apolitique sur le choix de ses membres d'appartenir ou non à une formation politique. C'est ainsi que l'on retrouvera dans les années 40, plusieurs hommes politiques du Parti libéral (députés, sénateurs).
André Laurendeau, revenu d'Europe en 1937, dirigera la revue de l'ACJC, Le Semeur dont on ne fait jamais mention. Un procès célèbre aura lieu à Montréal mettant en cause le futur secrétaire de la province, Hector Perrier, et Arthur Laurendeau, à la suite d'une initiation à l'école Querbes, à Outremont, en 1939. Le jeune André était déjà membre de l'Ordre et il a certainement dû suivre cet événement de très près qui, à l'époque, préoccupa les milieux nationalistes. N'oublions pas qu'il dirigea l'Action nationale de 1937 à 1943.
C'est en 1942 qu'il fonde le Bloc populaire canadien et en devient le chef provincial. En 1944, il est élu député du comté de Laurier dans le centre-nord de Montréal.
Sans que l'Ordre intervienne directement, la très grande majorité des officiers et des membres, comme ce fut le cas de la Commanderie qui regroupait onze paroisses du comté (X.C. Louis Riel, no 90) se consacrent à appuyer et à faire élire Laurendeau ainsi que trois autres frères au Parlement du Québec. Et Jean Drapeau est défait.
Les émigrés polonais
En novembre 1946, il accepte, en tenue solennelle, de s'adresser à la X.C. Louis Riel, à la salle McGaughan, sur la rue Christophe-Colomb, bien que le lieu des réunions était tenu secret. Le 21 novembre de la même année, Il m'adresse une lettre en tant que secrétaire de " Le Guet", association nationale du nord de la métropole alors que j'étais le secrétaire de la XC. " ...je serai particulièrement heureux de prendre part à cette assemblée puisque la plupart de nos amis font partie du comté de Laurier..
Le lundi 2 décembre 1946, les 75 membres (frères de la X.C.) sont tous présents: 35 frères des X.C. voisines et du Conseil régional no 5 de Montréal (CPR, des dirigeants des Caisses populaires, de la Société de la Saint-Jean-Baptiste de Montréal, des Jeunesses Laurentiennes, de l'ACJC). La salle est pavoisée du drapeau national des Canadiens français. Notre invité est salué par le O Carillon; parmi les sujets discutés avant la conférence, Il y a ce que nous devons faire pour aider les émigrés polonais, nous cherchons un organisme qui pourrait les
rejoindre et les sensibiliser à nos idées ... Ils sont catholiques. D'autres sujets sont abordés comme la campagne, en Ontario, contre les minorités scolaires ainsi que l'expansion des Caisses populaires.
Durant cette réunion, M. Laurendeau traite des problèmes actuels tels que consignés au procès-verbal: travail, désertion des campagnes et communique d'autres messages aux membres de l'Ordre touchant la compétence, la personnalité et l'engagement social. Présenté par le Dr Azarie Cousineau et remercié par le secrétaire, la soirée se prolonge très tard et donne lieu à des agapes fraternelles.
Laurendeau se sentait à l'aise parmi les siens, il savait tout le dévouement et le désintéressement de ceux qui l'appuyaient; Il connaissait le sérieux des discussions à l'étude.
Dans une lettre adressée à Rosaire Morin, en date du 23 janvier 1948, Il écrit : " Enfin c'est la victoire ! Il n'a pas été nécessaire de ferrailler en Chambre à cet effet: votre travail avait à ce point aplani la route que le fleurdelysé a été reconnu sans nouvelle lutte ... vous avez certainement été parmi ceux et prôné avec le plus qui l'ont voulu de constance; il est donc pour une part de votre oeuvre, et je vous en félicite.. Parmi les plus fidèles promoteurs, il y avait Paul-Émile Robert, Orphir Robert, et l'Agence Duvernay de la SSJBM.
Le 5e degré
Le grand responsable à l'Assemblée législative était René Chaloult.
Entre 1962 et 1964, Laurendeau sera membre du Comité permanent régional de Montréal de l'OCJC et il sera assidu à toutes les réunions selon ses collègues survivants. Il aura une participation active. Le 15juin 1964, Rosaire Morin lui transmet le texte du " Manifeste " et du " programme d'action..
Le Conseil demande également à Laurendeau de rédiger la promesse d'un nouveau 5e degré qui vient d'être créé avec la collaboration du père Louis Lachance, o.p. Le texte sera remis, mais quelques mois plus tard, on devra procéder à la dissolution de l'OCJC, Laurendeau ayant participé activement jusqu'à la fin des travaux.
Samedi prochain, le DEVOIR présentera les commentaires de MM. Claude Ryan et Fernand Dumont.

jeudi, avril 10, 2008

Une fête maçonnique

Excellente entrevue radiophonique de la radio de Radio-Canada retraçant l'histoire de la fête nationale des québécois, la Saint-jean Baptiste.
http://www1.radio-canada.ca/radio/emissions/document.asp?docnumero=10439&numero=26

L'historien Jean-Claude Germain explique l'origine maçonnique et anglaise de cette fête . Ensuite il raconte la fondation de la Société Saint-Jean Baptiste par le franc-maçon et révolutionaire Ludger Duvernay et comment après la répression de 1837/39 (car ce sont les anglais qui ont tirés les premiers, les patriotes ne faisaient que se défendre), l'église catholique a investi la société Saint-Jean Baptiste dans le but de la rendre inoffensive et d'en évacuer tout aspect maçonnique et de faire de la Saint-Jean une fête religieuse.
L'historien mentionne aussi le role cruxial joué par la puissante loge anglophonne St-Paul dans le complot pour purger le Parti Patriote. Cette fameuse loge avait alors comme membres les représentants les plus influents de la population anglaise tels les Molson et Mcgill qui contrôlaient en outre le conseil législatif, sorte d'assemblée non-elue qui détenait le pouvoir réel à cette époque.